| 
                        
                        
                        
                         
                         
                        
                         
                        
                         
                        
                      | 
                       | 
                     
                        
                        
                        
                         | XII - ROTIS |  |   | LES BARDES POUR RÔTIS RÔTIS À LA BROCHE RÔTIS AU FOUR  LES JUS DE RÔTIS  DRESSAGE ET ACCOMPAGNEMENT DES RÔTIS  SAUCES ET APPAREILS POUR RÔTIS À L’ANGLAISE _____________________________________________________
                             |  |   | Entre les deux façons usuelles de rôtir, la broche l’emportera
                            toujours sur le four, en raison même des conditions dans lesquelles  s’accomplit l’opération, et
                           quel que soit le combustible employé.   La chose
                           s’explique aisément, en ce sens que, malgré tous les  soins que l’on peut prendre pour la conduite
                           d’un Rôti au four, il est  impossible d’éviter que, dans le four fermé, il se produise des
                           buées au  milieu desquelles s’accomplit la cuisson.  L’effet de ces vapeurs ambiantes est d’autant
                           plus néfaste, qu’il se  produit sur les pièces de fumet plus délicat, qu’il dénature,
                           ou qu’il  amoindrit tout au moins.   La cuisson
                           d’un Rôti à la broche se fait au contraire à l’air  libre, dans une atmosphère sèche,
                           qui laisse à la pièce l’intégralité de  son fumet sui generis.
                            De là, l’incontestable supériorité des Rôtis à la broche sur ceux faits  au four,
                           notamment en ce qui concerne les petits gibiers à plume.   En
                           certains cas et dans bien des endroits, l’on n’a pas le choix  des moyens et, bon gré mal gré, il
                           faut employer le four ; mais au moins  doit-on, dans la mesure du possible, prendre toutes les précautions  nécessaires
                           pour conjurer l’influence des vapeurs dont il est parlé plus  haut.     |  |   |  _____________________________________________________
                           ▲ LES BARDES POUR RÔTIS  |  |   | En général, les Volailles
                           et Gibiers à rôtir doivent être bardés,  sauf, en ce qui concerne les gibiers, dans les cas spéciaux
                           où ceux-ci  sont piqués.   L’utilité de ces bardes consiste, non seulement à garantir les
                            filets des volailles et gibiers contre l’action trop vive du calorique,  mais encore à prévenir le dessèchement
                           de ces rôtis pendant la  cuisson des cuisses, lesquelles sont beaucoup plus longues à pénétrer
                            par la chaleur que la poitrine de l’oiseau.   Les
                           bardes doivent donc couvrir entièrement l’estomac des  volailles et gibiers et être assujetties par quelques
                           tours de ficelle.   Dans certaines circonstances, les
                           pièces de viandes de boucherie  rôties sont couvertes de lames de graisse de bœuf ou de veau, dont le 
                           but est le même que celui des bardes de lard employées pour les  volailles et gibiers.     |  |   | _____________________________________________________▲ RÔTIS À LA BROCHE  |  |   | Toute la théorie de la conduite
                           des Rôtis à la broche pourrait se résumer à ceci :   « Proportionner l’intensité des rayons caloriques, selon la  nature de la
                           pièce à rôtir, sa grosseur, ses qualités et son degré de  mortification, s’il s’agit
                           de pièces de boucherie. »   Mais,
                           en tout ce qui concerne la rôtisserie, c’est l’expérience  qui est le guide le plus sûr ;
                           car la théorie, si minutieuse soit-elle,  ne peut que donner les indications principales, tracer les règles
                            générales : elle ne peut prétendre à remplacer le coup d’œil, la  certitude,
                           qui sont le résultat de la pratique.   Nous ne
                           disons pas, avec Brillat-Savarin, que l’on naît  rôtisseur ; mais nous pouvons affirmer qu’on
                           ne le devient qu’avec  beaucoup d’attention, d’observation et un peu de vocation.   Toute la théorie de la conduite de la broche tient dans les règles suivantes :
                             1o
                            Toute viande noire fortement chargée de jus, devra être suffisamment  saisie et soumise ensuite, selon sa grosseur,
                           à l’action d’un feu  susceptible d’assurer la pénétration de la chaleur dans la  pièce,
                           en ne donnant que peu ou pas de flammes.   2o  S’il s’agit de viandes blanches, dont la cuisson doit être complète,
                            l’intensité du feu sera réglée pour que la cuisson et la coloration de  la pièce marchent
                           ensemble.   3o
                            S’il s’agit de petits gibiers, le combustible à préférer est le bois ;  mais quel que
                           soit celui employé, le foyer calorifique doit être réglé  pour donner plus de flamme que de chaleur
                           de fond.  |  |   | _____________________________________________________▲ RÔTIS AU FOUR  |  |   | Le degré de chaleur applicable
                           à toute pièce rôtie au four doit,  comme pour celles qui sont rôties à la broche, être
                           réglé selon la  nature et la grosseur de la pièce.   Pour un rôti cuit au four, on doit toujours prendre la précaution  élémentaire
                           de poser la pièce sur une grille qui la surélève  suffisamment dans la plaque à rôtir, pour
                           que, à aucun moment de sa  cuisson, elle ne puisse se trouver en contact avec les jus et graisses  qui tombent dans
                           l’ustensile, ou, à défaut de grille, de la maintenir  surélevée au moyen d’une broche
                           prenant ses points d’appui sur les bords  de la plaque.   Il
                           est inutile d’ajouter un liquide quelconque, jus ou eau, dans  la plaque à rôtir.  Toute addition liquide
                           est plutôt nuisible, en ce sens qu’il s’en dégage  de la vapeur qui enveloppe la pièce, détruit
                           le rissolage extérieur et  la transforme en étuvée.   Cependant, soit à la broche ou au four, un rôti doit être arrosé  assez souvent,
                           mais avec un corps gras et non avec un liquide  quelconque.     |  |   |  _____________________________________________________▲ LES JUS DE RÔTIS
                             |  |   | C’est
                           avec le déglaçage des plaques, ou lèchefrites, que se fait le  véritable jus de rôti :
                           le plus naturel surtout, fût-il fait à l’eau,  puisque son principe essentiel est représenté
                           par le jus de la pièce  tombé dans l’ustensile pendant la cuisson.  Mais, pour obtenir un bon résultat,
                           il ne faut pas que l’ustensile ni  les jus aient brûlé ; ces derniers doivent être simplement
                           caramélisés  au fond de l’ustensile et c’est pourquoi, quand un rôti est fait à four
                            très chaud, on doit le placer dans un ustensile où il tienne tout juste,  afin d’éviter que la
                           graisse ne brûle.   Le déglaçage
                           des plaques ne peut, en tout cas, donner qu’une très  petite quantité de jus et, dans le cas où
                           l’accompagnement des Rôtis en  exige beaucoup plus, on y remédie en préparant à l’avance
                           un fonds tiré  d’os et débris, de même nature que la pièce pour laquelle est ce jus et  en
                           procédant ainsi :   Mettre os et débris
                           dans une plaque avec un peu de graisse ; les faire littéralement rôtir.   Les déposer ensuite dans une casserole ; couvrir d’eau tiède
                           légèrement salée ; ajouter le déglaçage de la plaque où ont rôti os  et débris. Faire prendre l’ébullition ; écumer ;
                           cuire tout doucement  pendant 3 ou 4 heures, selon la nature des éléments employés.   Après quoi, dégraisser le jus presque entièrement ;
                           le passer à la mousseline et le tenir en réserve pour les déglaçages.   Déglaçage des plaques : La pièce étant retirée
                           de la  broche ou du four, enlever une partie de la graisse qui se trouve dans  la plaque ou la lèchefrite ; verser
                           dans l’ustensile la quantité de jus  nécessaire ; réduire de moitié ; passer à
                           la mousseline et dégraisser  presque entièrement.   C’est
                           une erreur de dégraisser complètement et de clarifier le  jus des rôtis.  Ainsi traités, ces jus
                           sont plus limpides, plus agréables à l’œil ; mais  ils ont perdu une notable partie de leur
                           saveur et l’on ne doit pas  oublier qu’un jus de rôti n’est pas un Consommé.   Pour les Rôtis de Gibiers à plume, le jus d’accompagnement
                           est  fourni par le déglaçage de l’ustensile, fait avec de l’eau et un filet  de cognac ; moyen
                           certain de donner au jus le goût très net du gibier.  On fait aussi ce déglaçage avec du jus de
                           veau qui est de saveur neutre  et ne peut, par conséquent, altérer le goût spécial de gibier que
                           donne  le jus caramélisé au fond de l’ustensile ; ou bien on prépare, avec des  os et parures
                           de même gibier que celui qui est rôti, un jus dont on se  sert pour le déglaçage.     |  |   |  _____________________________________________________▲  DRESSAGE ET ACCOMPAGNEMENT DES
                           RÔTIS  |  |   | En principe, un Rôti ne doit pas attendre : il ne doit quitter la broche ou le four que
                           pour être servi aussitôt.   Tout rôti
                           doit être dressé sur un plat bien chaud ; légèrement  arrosé de sa graisse de cuisson
                           et entouré ou non de bouquets de  cresson.   En
                           toute occasion, le jus est servi à part.   Les
                           rôtis de viandes de boucherie et de volaille se dressent de la façon la plus simple.   Les rôtis de petits gibiers se dressent sur canapés en pain de mie, frits
                           au beurre et masqués de farce gratin spéciale. (Voir Farces.)   Lorsque des citrons accompagnent un rôti, on doit les envoyer à  part.  Les
                           détails de citron qui ont servi à la décoration d’un plat ne doivent  pas être servis, parce
                           qu’il est rare qu’ils n’aient pas été touchés  par la graisse.   L’usage moyenâgeux
                           de parer les gibiers de leur plumage est tombé en désuétude.   Les rôtis de gibier à plume à l’anglaise, se servent avec des  Pommes Chips,
                           autour ou à part, et ces trois accompagnements : Jus ;  Breads-Crumbs et Bread-sauce.   Dans les pays du Nord, les rôtis sont toujours accompagnés
                           d’une  marmelade de pommes peu sucrée, ou d’une compote de cerises ou  d’abricots.    |  |   |  _____________________________________________________▲ SAUCES ET APPAREILS POUR RÔTIS
                           À L’ANGLAISE   |  |   | Sauces diverses. 
                            Apples-sauce — Bread-sauce — Bread-crumps
                           — Horse Radish-sauce — Cranberries-sauce.   Nota.  — La « Cranberries-sauce » qui accompagne spécialement les :
                           Dindes,  Canards sauvages et Rôtis de porc, est une purée d’airelles rouges à  peine sucrée.
                             Pour les autres, voir Sauces
                           Anglaises chaudes.   Farce
                           à la Sauge (Pour Dindes, Canards et Oies). —  Cuire 4 gros oignons au four avec leur pelure.
                           — Lorsqu’ils sont cuits,  les peler et les hacher finement ; les passer au beurre avec une  pincée
                           de sauge fraîche ou sèche, hachée.   Ajouter
                           le même poids de mie de pain trempée au lait, exprimée, et moitié du poids des oignons de graisse
                           de veau hachée.   Veal Stuffing
                           (Pour le Veau et le Porc). — Cette  farce se compose, par parties égales, de : graisse de bœuf
                           hachée ; mie  de pain passée au tamis et persil haché.  Assaisonner de sel et de poivre comme pour
                           une farce ordinaire ; forcer  un peu en muscade ; lier avec 3 petits œufs par kilo de composition.   Yorkshire Pudding (Pour les Rôtis de bœuf).
                           — Délayer 500 grammes de farine avec 4 œufs et un litre un quart de lait ; assaisonner de sel, poivre
                           et muscade.  Verser cette composition dans une poêle profonde, contenant de la graisse de rôti bien chaude et
                           cuire au four.   Si le Rôti est fait à
                           la broche, placer le Yorkshire-pudding sous  la pièce en le sortant du four, de façon qu’il s’imprègne
                           du jus et de  la graisse qui tombent de celle-ci.   Le détailler en losanges ou en carrés et le dresser sur les
                           bords du plat, autour de la pièce.     |  |   |  ▲ |   
  |    |  |   |  |  |   | Aloyau et Baron de bœuf. — C’est surtout
                           pour « Christmas »  que, dans les grands cercles anglais, se sert le « Baron de bœuf »,
                           qui  comprend les deux aloyaux et une partie des côtes, d’un seul morceau.   La pièce est emballée dans une cuirasse de pâte faite à l’eau
                            chaude, additionnée d’un quart de graisse de bœuf hachée et salée.   Quand la pièce est jugée atteinte, cette enveloppe de pâte
                           est retirée pour assurer la coloration extérieure.   Temps
                           moyen de cuisson à feu lent et régulier : 10 à 12 minutes au kilo.   Côte de Bœuf. — La Côte de bœuf se rôtit
                           sans être désossée ; elle est simplement raccourcie.   Si elle est rôtie au four, il vaut mieux employer pour la cuire une grande braisière
                           qui est tenue découverte.   Temps moyen de cuisson :
                           15 à 18 minutes au kilo.   Si elle est traitée
                           par la broche, le temps de cuisson de la Côte  de bœuf est de 15 minutes au kilo ; mais elle doit être
                           tenue ensuite à  l’étuve pendant une demi-heure ou une heure, selon sa grosseur, pour la  concentration
                           intérieure du jus, qui achève la cuisson.   Nota.  — Moyen recommandable pour rôtir la Côte de bœuf
                           au four : L’envelopper  sur le dos et sur les côtés, d’une couche de gros sel humecté
                           d’eau,  ayant de 2 à 3 centimètres d’épaisseur. Dès que l’eau est évaporée,
                           le  sel se trouve pris en croûte qui constitue une protection pour la Côte  et qu’il n’y a qu’à
                           retirer après qu’elle est sortie du four.   Contrefilet
                           rôti. — Si le Contrefilet est rôti sans être  désossé, on doit casser les os
                           saillants des vertèbres et sectionner le  ligament jaune de place en place.  Pour cette pièce, la chaleur doit
                           être un peu plus vive que pour la Côte  de bœuf, la cuisson étant moins longue.   S’il est rôti désossé, on doit le barder.   Temps moyen de cuisson s’il est rôti désossé :
                           10 à 12 minutes au kilo et 4 minutes en plus par kilo s’il est rôti avec os.   Filet de Bœuf. — Le Filet destiné à être
                           rôti doit être  soigneusement paré de ses deux enveloppes nerveuses extérieures et  finement piqué
                           de lard, ou bardé.  Dans certaines circonstances, on l’enveloppe
                           entièrement de tranches de graisse de bœuf aplaties, que l’on maintient avec de la ficelle.   Le Filet de bœuf doit être rôti à feu assez vif
                           et tenu rosé à l’intérieur.   Temps
                           moyen de cuisson au four : 12 à 15 minutes au kilo et 18 minutes à la broche.   Rôtis de Bœuf à l’Anglaise. — Ces rôtis
                           sont tenus plutôt un peu cuits ; ils sont toujours accompagnés de « Yorkshire-pudding ».
                               |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Carré. — Le Carré de veau se rôtit
                           à feu modéré, en l’arrosant souvent.   Temps
                           moyen de cuisson : 30 minutes au kilo.   Longe.
                           — La Longe se rôtit en braisière couverte, en l’arrosant souvent au beurre.   Temps moyen de cuisson : 35 minutes au kilo.   Longe rôtie à l’Anglaise. — La
                           Longe et l’Épaule de veau rôties à l’Anglaise, sont farcies de « Veal Stuffing ».
                             Ces rôtis s’accompagnent de lard, ou de
                           jambon bouilli, saupoudrés d’un peu de chapelure.   Noix.
                           — La Noix de Veau se rôtit comme la Longe et elle exige le même temps de cuisson.    Observation. 
                            La cuisson par la broche convient peu à la chair de veau,
                           quelle que  soit sa finesse. La cuisson au four, sous forme de « Poêlage » lui  convient mieux,
                           d’autant plus que le fonds de poêlage fournit un jus  meilleur que celui dont on accompagne ordinairement les
                           Rôtis de veau à  la broche.     |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Carré et Filet. — Le Carré doit être
                           raccourci et débarrassé des os de l’échine.  La cuisson de la viande de porc doit se faire à
                           four assez chaud et être complète.   Temps
                           moyen de cuisson au four : 25 minutes au kilo.   Rôtis
                           de Porc à l’Anglaise. — On emploie pour ces rôtis  des Jambons, Carrés et Filets,
                           provenant d’animaux très jeunes ; la  couenne est laissée adhérente aux pièces.  Cette
                           couenne et le lard sous-jacent sont ciselés profondément en  losanges.  Le temps de cuisson se compte à
                           raison de 18 à 20 minutes au kilo.   Ces rôtis
                           de porc s’accompagnent de sauce à la sauge et aux oignons, d’Apple-sauce, ou de Cranberries-sauce.     |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Poularde. — Barder la pièce ; l’assaisonner
                           intérieurement et  extérieurement ; la rôtir au four de chaleur concentrée et pas trop  vive,
                           ou à la broche qui est infiniment préférable.   Retirer la barde en temps voulu pour assurer la coloration extérieure de la pièce.   Le temps de cuisson moyen d’une pièce d’un kilo 500
                           est de 45 minutes au four et 50 minutes à la broche.   Constater
                           l’à-point de cuisson en faisant tomber sur une assiette  quelques gouttes du jus de l’intérieur
                           qui doit être absolument blanc.  Arroser la pièce avec la graisse de cuisson et servir à part jus et 
                           cresson.   Poularde
                           rôtie à l’Anglaise. — Rôtir la poularde comme  ci-dessus. La dresser ; l’entourer
                           de saucisses ou de tranches de Bacon  grillées et l’accompagner de Bread-Sauce.   Poularde truffée. — Procéder comme il est indiqué
                           pour le « Dindonneau ».   Proportions
                           des éléments : 500 grammes de panne de porc fraîche passée au tamis et 500 grammes de
                           truffes.   La barder et la cuire au four de chaleur
                           moyenne, ou à la broche avec feu modéré.   Temps
                           moyen de cuisson : une heure et demie au four et une heure trois quarts à la broche.   Poulet Reine. — Temps de cuisson :
                           35 minutes au four et 40 minutes à la broche.   Poulet
                           de Grains. — Temps de cuisson : 25 à 30 minutes au four et 35 à 40 minutes à
                           la broche.   Poussin. — Temps
                           de cuisson en cocotte ou sur plat : 12 à 15 minutes.   Dindonneau Rôti. — Procéder comme pour la Poularde.   Nota.  —
                           Avant de brider le Dindonneau, il est indispensable de procéder à  l’extraction des nerfs de la cuisse :
                           ce qui se fait par deux incisions  pratiquées sur la partie interne, au-dessous et au-dessus de  l’articulation
                           qui joint la patte à la cuisse.  Ces nerfs sont saisis un par un, enroulés autour d’une aiguille à
                           brider  et, en tournant doucement celle-ci, les ligaments se détachent des  muscles et peuvent être facilement
                           retirés.   Dindonneau rôti
                           à l’Anglaise. — Garnir la pièce de Farce à  la sauge ; la rôtir doucement ;
                           la dresser et l’entourer de saucisses  ou de tranches de Bacon, grillées.   Dindonneau truffé. — Proportions des éléments :
                           un kilo de panne très fraîche ; 250 grammes de foie gras cru ; 800 grammes de truffes ; sel, poivre
                           et muscade.   1o
                            Couper en dés panne et foie gras ; piler finement ; ajouter les  épluchures de truffes ; ramollir
                           à chaleur douce et passer au tamis.   2o  Faire fondre 500 grammes de cette graisse ; lui ajouter les truffes  coupées
                           en quartiers, assaisonnées de sel et de poivre et une feuille de  laurier. Laisser pocher pendant 10 minutes ;
                           refroidir à couvert et  mélanger ensuite le tout au reste de la panne truffée.   3o  Vider le dindonneau par le
                           côté ; laisser la peau du cou très longue ;  désosser l’estomac ; introduire
                           à l’intérieur la composition de panne,  foie gras et truffes ; glisser sous la peau de l’estomac
                           une douzaine de  belles lames de truffes réservées ; laisser reposer au frais pendant 24  à 48 heures.
                             Brider
                           et barder la pièce ; l’envelopper ensuite de papier  beurré ; la rôtir à la broche
                           devant un feu concentré et entretenu au  même point pendant toute la durée de la cuisson.   Si la pièce est traitée par le four, la rôtir en braisière
                           ouverte.   Temps moyen de cuisson : 25
                           minutes au kilo par la broche et 20 minutes par le four.   Accompagnement :
                           Le jus de la pièce bien dégraissé et, facultativement, une sauce Périgueux claire.   Pigeons. — Les rôtir à feu vif à
                           la casserole ou à la broche, en les tenant juste cuits.   Temps
                           de cuisson : 20 minutes à la casserole et 25 minutes à la broche.   Pintade. — La Pintade ne peut s’employer pour rôtir
                           que quand elle est jeune.   La piquer de lard très
                           fin et la rôtir à feu vif en l’arrosant très fréquemment.   Temps moyen de cuisson : 30 minutes.   Caneton Nantais. — Temps de cuisson pour une pièce du
                           poids d’un kilo 200 : 35 à 40 minutes.   Caneton
                           Rouennais. — Soit au four, soit à la broche, le caneton Rouennais doit être traité à
                           feu vif.   Pour une pièce pesant 2 kilos 400,
                           brute, et un kilo 450 quand elle est vidée, on compte 25 minutes.   Caneton Rouennais au Porto. — Se traite comme le Canard sauvage au Porto et peut se
                           dresser en terrine.   Caneton d’Aylesbury
                           à l’Anglaise. — Le Caneton d’Aylesbury est l’équivalent de notre Caneton Nantais ;
                           généralement on le farcit à la Sauge.   Son
                           accompagnement le plus usuel est l’Apple-Sauce, à laquelle on  substitue parfois une Melted red-currant Jelly
                           (gelée de groseille  fondue) ou une Cranberries-sauce.   Oison.
                           — L’oie pour rôtir doit être jeune, c’est-à-dire  non parvenue à sa croissance
                           normale. Elle se traite au four ou par la  broche, en la tenant légèrement rosée.   Oie rôtie à l’Anglaise. — L’oie
                           doit être farcie à la sauge.  On la sert avec l’accompagnement indiqué au Caneton à l’Anglaise.
                             C’est, en Angleterre, le rôti obligé
                           de la Saint-Michel.  |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Carrés. — Supprimer les os d’échine,
                           et rôtir le carré à four chaud.   Temps
                           moyen de cuisson : 25 minutes au kilo.   Le jus
                           d’accompagnement doit être tenu un peu gras et servi très chaud.   Baron. — Le Baron comprend les deux gigots et la selle. On le rôtit
                           à four chaud.   Temps moyen de cuisson :
                           15 minutes au kilo.   Selle. — La Selle ne doit être ni désossée, ni piquée. La
                            graisse qui couvre les filets est simplement ciselée avec la pointe d’un  couteau ; puis, la Selle est
                           ficelée et rôtie à four chaud.   Temps
                           moyen de cuisson : 12 à 15 minutes au kilo.   Gigot.
                           — Temps moyen de cuisson : 20 minutes au kilo.   Épaules.
                           — Les Épaules de mouton peuvent être désossées, roulées et ficelées ;
                           les épaules d’agneau ne se désossent pas.  Ces dernières surtout doivent être traitées
                           à four bien chaud.   Temps moyen de cuisson :
                           18 minutes au kilo.   Nota.  — Le temps de cuisson des pièces d’agneau est sensiblement le même que 
                           celui des pièces de mouton, attendu que l’agneau doit toujours être bien  cuit.     |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Chevreuil. — Les rôtis de chevreuil sont principalement
                            fournis par les Gigots et les Selles. Ces pièces sont, ou ne sont pas  marinées à l’avance, mais
                           elles sont généralement piquées.  La Selle comprend souvent les 2 carrés adhérents.  Temps moyen de cuisson au four : 12 à 14 minutes au kilo.  Venaison à l’Anglaise. — En Angleterre,
                           la venaison  provient du Cerf ou du Daim. — La pièce la plus réputée est la  « Hanche »,
                           qui se compose du cuissot auquel on laisse adhérer la  demi-selle correspondante. Cette pièce doit être
                           bien rassise, mais on  ne la marine pas.  Dans son livre,
                           La Cuisine Anglaise, M. Suzanne conseille,  pour la conserver et en éloigner l’humidité pendant
                           qu’elle rassit, de  frotter la pièce de farine additionnée de poivre ; cette sorte d’enduit
                           ayant la propriété d’éloigner les mouches.  Pour la rôtir, elle est parée, enveloppée de pâte à l’eau chaude  et
                           à la graisse, comme celle indiquée au « Baron de bœuf » ; cette pâte
                            est elle-même enveloppée d’un papier qui est maintenu par de la ficelle.  Le temps de cuisson pour une
                           Hanche de grosseur moyenne est de 4 heures,  en l’arrosant souvent.  Au dernier moment, enlever papier et pâte ; saupoudrer la pièce  de sel et de farine ;
                           arroser de beurre fondu pour faire prendre  couleur.  — Tout
                           rôti de Venaison s’accompagne de gelée de groseille.  Marcassin. — On prend de préférence les Carrés et la Selle, qui
                           sont traités comme les Rôtis de porc.  Les
                           Rôtis de marcassin s’accompagnent d’un jus corsé, aromatisé au romarin.    |  |   |  ▲ |  |   |    |  |   |  |  |   | Bécasse. —
                           La Bécasse doit être conservée pendant quelques  jours avec ses plumes et être bien faite ;
                           elle ne se plume du reste  qu’au moment de l’employer.  Elle ne se vide pas : on enlève seulement
                           le gésier.  La trousser en la traversant de part
                           en part avec le bec à l’endroit des cuisses, qui sont croisées, et la barder.  Temps de cuisson à feu vif : 15 à 18 minutes.   Dresser sur un canapé
                           de pain frit ; servir à part le déglaçage, fait au cognac.   Bécassine. — Ce qui est dit ci-dessus, relativement à
                           la Bécasse, s’applique à la Bécassine.   Temps de cuisson à feu vif : 9 minutes.   Dresser comme la Bécasse.   Becs-Figues
                           et Béguinettes. — Ces oiseaux s’embrochent par six.   Les saisir à feu très vif et leur donner 8 minutes de cuisson.   Cailles. — On doit les choisir blanches et grasses,
                           avec  la graisse bien ferme ; les envelopper d’abord d’une feuille de vigne  beurrée, et recouvrir
                           celle-ci d’une mince barde de lard.   Les rôtir
                           à feu vif pendant 10 à 12 minutes.   Les
                           dresser sur de petits canapés frits au beurre, masqués de farce gratin C ; les entourer de demi-citrons
                           et de bouquets de cresson. — Servir à part leur jus, qui doit naturellement être très court.   Canards Sauvages. — Le canard sauvage ne se barde
                           pas et  se cuit à feu très vif, pour l’obtenir saignant. On le dresse avec  entourage de citrons et de
                           cresson.   Temps de cuisson : 20 minutes.   Canard sauvage rôti à l’anglaise : Rôtir
                           le canard comme ci-dessus et servir à part une « Apple-Sauce ».   Canard sauvage à la Bigarrade : Le rôtir comme ci-dessus ;
                           l’entourer de quartiers d’oranges parés à vif et servir à part une sauce Bigarrade, claire.
                           (Voir Sauces Brunes.)   Canard sauvage
                           Cranberries-Sauce : Le rôtir et servir à part une purée d’airelles rouges, ou Cranberries.
                             Canard sauvage au Porto : Le rôtir ;
                           servir à part un jus très fin, lié à l’arrow-root et aromatisé au Porto.   Pilet : Le rôtir à feu vif. — Temps de
                           cuisson : 15 à 17 minutes.   Sarcelle :
                           Se traite comme le Canard sauvage. — Temps de cuisson : 12 à 14 minutes.   Chevalier. — Cet oiseau se vide entièrement et se traite
                           comme le Vanneau.   Coq de Bruyère, Gelinottes,
                           Grouses. — Le Coq de bruyère est un rôti peu estimé et il se traite plutôt
                           à la russe.   La Gelinotte doit être
                           employée très fraîche. La barder et compter pour la cuire 15 à 18 minutes à feu vif.   La Grouse
                           doit également être employée très fraîche. Son  temps de cuisson, qui varie de quelques minutes
                           selon sa grosseur, est  de 12 minutes en moyenne.   Tous
                           ces gibiers doivent être tenus rosés et l’on n’en sert généralement que les poitrines.
                             Selon le mode anglais, ils s’accompagnent de
                           « Bread-Sauce », de « Bread-Crumbs » et de « Pommes Chips ».
                             Faisan. — Le Faisan pour rôtir
                           doit être bardé et non  piqué.  Une excellente pratique, qui en augmente la qualité, est de le
                           farcir  d’un morceau de panne de porc fraîche pilée avec quelques pelures de  truffes fraîches, ou
                           simplement de panne nature.  Ce corps gras pénètre les chairs intérieures en fondant et permet à
                            l’oiseau de cuire mieux sans sécher. La méthode s’applique également au  Perdreau.   Temps moyen de cuisson à four chaud : 25 à 30 minutes
                           selon la grosseur.   Dresser avec demi-citrons et cresson ;
                           servir à part le jus tenu un peu gras.   Faisan
                           truffé. — Pour l’opération du truffage, voir Dindonneau.   Proportions des éléments : 400 grammes de panne
                           fraîche et 200 grammes de truffes.   Temps de
                           cuisson au four de chaleur moyenne : de 50 minutes à une heure.   Grives. — Les barder ; introduire dans chacune un petit  grain de genièvre
                           et les rôtir à feu vif pendant 10 à 12 minutes. Les  dresser sur de petits canapés frits au beurre
                           et non farcis. — Servir à  part un jus très court.   Lièvre. — La seule partie du Lièvre employée pour rôtir
                            est le Râble, qui comprend la partie partant de la naissance des côtes  jusqu’à la queue, laquelle
                           doit y rester adhérente.   Le Râble doit
                           être bien dénervé, finement piqué et rôti à four assez vif pendant 20 minutes.   L’accompagnement ordinaire du Râble rôti est une sauce
                           Poivrade claire.   Dans les pays du Nord, l’accompagnement
                           est : ou de la marmelade de pommes, peu sucrée, ou de la gelée de groseille.   Selon le mode allemand, le déglaçage de la plaque est fait à la
                           crème aigre ; ce déglaçage constitue l’accompagnement du Râble.   Mauviettes.
                           — Les envelopper chacune d’une mince barde de  lard et les embrocher ; ou bien les embrocher en les alternant
                           de carrés  de lard de poitrine, blanchis.  Les rôtir à feu vif pendant 10 minutes.   Les dresser sur croûtons frits au beurre ; les entourer de citrons
                           et de cresson.   Merles de Corse. —
                           Se traitent comme les Grives.   Ortolans.
                           — Les envelopper chacun d’une bande de feuille  de vigne ; les ranger dans une plaque humectée d’eau
                           salée et les saisir  à four vif pendant 4 à 5 minutes.   Le peu d’eau ajoutée dans le fond de l’ustensile provoque une  évaporation
                           qui empêche de fondre la graisse des ortolans et il ne faut,  en conséquence, ni barde, ni beurre, ni jus.   On peut dresser chaque ortolan dans un demi-citron façonné
                           en panier.   Ortolans au suc d’Ananas.
                           — Chauffer du beurre frais dans  une terrine plate, en terre, à raison de 50 grammes par 6 ortolans ;  rouler
                           dans ce beurre les ortolans préalablement salés et les passer  pendant 3 minutes au four très chaud.
                             En les sortant du four, les arroser de suc d’ananas
                           bien froid ; couvrir la terrine et servir immédiatement.   Nota. — La terrine doit être de grandeur
                           juste suffisante pour contenir les Ortolans.   Perdreau
                           rôti. — L’envelopper d’une feuille de vigne beurrée et d’une barde de lard mince.
                             Temps de cuisson à four chaud : 20 minutes.
                             Le dresser sur croûton frit au beurre et farci ;
                           l’entourer d’un demi-citron et d’un bouquet de cresson.   Perdreau truffé. — Proportions des éléments : 100
                           grammes de panne fraîche passée au tamis et 80 grammes de truffes.   L’envelopper d’une barde très mince et le cuire au four de chaleur moyenne.   Temps moyen de cuisson : 35 minutes.   Pluviers et Vanneaux. — Ces gibiers se vident, ne se bardent
                           pas et se font rôtir à feu très vif, en les tenant légèrement saignants.  L’attente
                           leur étant très préjudiciable, on doit les servir aussitôt prêts, avec accompagnement d’un
                           jus très court.   Temps de cuisson : 12
                           à 14 minutes.   |  |   |  ▲ 
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